Tour de France des départements #2

C’est parti pour un deuxième épisode du Tour de France des départements ! Outre la petite accalmie que nous avons pu avoir cet été pour voyager en France, j’ai eu la chance de pouvoir continuer à me déplacer ces six derniers mois dans le cadre de mon travail. Entre les multiples confinements, semi-confinements, couvre-feu, fermetures de bars, restaurants, établissements culturels et j’en passe je me suis rendue dans différents coins de France, certains que je connaissais déjà, d’autres que j’ai totalement découvert, et, sortant un peu du marasme actuel, je vous en fais ici un petit résumé.

Pourquoi parler voyage alors que la crise semble ne jamais finir ? D’abord pour vous faire partager les jolies découvertes que j’ai pu faire, ensuite pour donner une petite lueur d’espoir dans cette pandémie. Je préfère penser que, comme l’été dernier, nous aurons droits à quelques moments de liberté bientôt, même avec les contraintes sanitaires, mêmes si on nous empêche de nouveau de dépasser les 100km, même si les établissements culturels et restaurants restent fermés. et que la France sera alors un superbe terrain d’exploration pour des vacances ou même un week-end.

En route mauvaise troupe !

22 – Les côtes d’Armor

La Bretagne tout le monde connaît : les rues animées de Rennes, la sauvage pointe du Raz, les eaux turquoises de la presqu’île de Crozon et les remparts de Saint-Malo sont en général bien ancrées dans l’imaginaire français, suffisamment pour que la Bretagne devienne depuis quelques années, et plus encore avec le covid, une destination phare (héhéhé) du tourisme français. Toute la Bretagne ? Non, un petit département résiste encore et toujours à l’envahisseur, au point d’utiliser régulièrement le terme d’irréductibles dans ses slogans : les côtes d’Armor.

Port du Légué, entre les communes Plérin et Saint-Brieuc
Port du Légué envasé la plupart de l’année, mais si charmant

Il s’agit en effet d’un département encore un peu boudé par les vacanciers même si le tourisme représente la moitié de son PIB (l’autre moitié c’est globalement l’agriculture) et que l’attractivité touristique est l’un des grands enjeux des politiques publiques pour ces prochaines années. Coincé entre les grandes villes de Brest et de Rennes, avec une température estivale de quelques degrés plus basse que dans le Morbihan, le département est moins recherché que ses voisins et en souffre quelque peu. Pourtant il n’a rien à leur envier !

Je suis allée faire mon dernier stage au conseil départemental pour découvrir la Bretagne en mode administratif et je n’ai pas été déçue. Je n’ai pas eu le loisir de me déplacer autant que je le désirais, Covid oblige, mais j’ai cependant eu l’occasion d’arpenter les rues de Saint-Brieuc, sa préfecture et plus grande ville, et d’aller faire un tour sur la côte du Goëlo, si belle sous le soleil hivernal. Parce que les côtes d’Armor c’est BEAU et c’est très diversifié, de quoi faire l’objet d’une bonne grosse semaine de vacances, ou de plusieurs weekends.

Lumière d’hiver sur les falaises de Plouha
Port de Gwin Zegal, falaises de Plouha

Que voir dans les Côtes d’Armor ?

  • Les célebres côtes de granit rose du Trégor avec les belles villes de Lannion et de Tréguier
  • La classe mais sauvage île de Bréhat
  • La côte du Goëlo avec les falaises les plus hautes de Bretagne, le paysage ressemble à s’y méprendre au Pays-de-Galles avec ses quelques villages où serpente la jolie route des falaises
  • La côte d’Emeraude de Saint-Brieuc à Saint-Malo : le phare d’Erquy et le cap Frehel sur leur lande battue par les vents, mais aussi les belles criques de Saint Jacut de la mer et de la plage de sables d’or les pins.
  • Les charmants villes et villages de Dinan, Montcontour, Lamballe avec leurs chateaux forts, vieilles maisons à pan de bois et autres remparts.
  • Les abbayes et chateaux comme l’abbaye des Beauport ou le château de la Roche Jagut
  • La ville de Saint-Brieuc avec ses chouettes cafés et son adorable port du Légué.

Enfin, comme partout en Bretagne c’est aussi un mode de vie, des évènements qui rythment le quotidien breton : les fest-noz, les matchs de l’En-avant Guigamp, le tour de France 2021 qui devrait partir de Bretagne. Alors la prochaine fois que vous pensez à la Bretagne… n’oubliez pas les Cotes d’Armor.

(PS : Saint-Brieuc est à 2h10 de Paris, et les villes comme Dinan ou Lamballe sont très bien reliées par le TER à Rennes)

Le Pont du Gard

30 – Le Gard

A l’autre bout de la France se trouve le superbe département du Gard où j’ai posé mes valises pour deux petites semaines cet été -mais que je vais continuer d’explorer pendant les prochaines années puisqu’une partie de la famille s’y est installée. Du Gard je ne connaissais que les températures caniculaires et les arènes de Nîmes entraperçues lors d’une traversée de la ville en voiture il y a fort longtemps, pourtant le département m’attirait déjà, à raison.

Situé à la fois sur les Cévennes, la Camargue et la garrigue – des mots qui sentent bon les vacances – le Gard regorge de paysages très différents qui permettent de se faire plaisir en ce qui concerne les activités de plein air – randonnée, kayak, vélo, … avec des sites naturelles majestueux telles que le cirque de Navacelles, le Mont Aigoual, les gorges du Gardon ou les salines. Mais le Gard est surtout célèbre pour son histoire et son patrimoine : terre romaine par excellence on y trouve de nombreux ouvrages antiques très, très, très bien conservés comme le Pont-du-Gard ou les multiples portes/arènes/tours de Nîmes.

Vue de la garrigue depuis la terrasse d’Uzes
Uzes et son château

Pour ma part je me suis contentée pour le moment d’arpenter la Garrigue au centre du département, dans les alentours d’Uzès, charmante ville du sud avec sa place du marché où on s’arrête manger des glaces gastronomiques. Les couleurs dorées sur les vignes et sur les gorges du Gardon ont ravi mes yeux en juillet et j’ai hâte d’y retourner pour en profiter à d’autres moments de l’année, notamment en automne quand les températures seront pile comme il faut pour tenter des randonnées.

Pour conclure : encore un département que je ne connaissais pas du tout mais qui entre immédiatement dans le top 10 de mes départements préférés !

Chambord, château des Rois

41 – Loir-et-Cher

Ah la vallée de la Loire ! En tant que parisienne c’est une des valeurs sûres pour un week-end de dernière minute. A 2h de Paris en train et en voiture le département du Loir-et-Cher est une bonne entrée pour découvrir la vallée des châteaux de la Loire. Depuis la royale ville de Blois avec son château aux trois époques il est très facile de partir rouler en voiture ou à vélo le long des bords de la Loire pour profiter d’un pique-nique sur le fleuve le plus sauvage de France et de reprendre la route jusqu’au prochain château : Cheverny, Chaumont et son festival des jardins ou encore l’imposant Chambord (qui n’est pas sur la Loire en revanche).

La Loire de bon matin

Je connais cependant encore mal les villes du Loir-et-Cher hormis Blois où se déroule chaque année les Rendez-vous de l’histoire, la grande messe des passionnés d’histoire. Le premier week-end d’octobre et pendant 5 jours des historiens, journalistes, étudiants occupent la ville se déplaçant de conférences en conférences sur un thème choisi l’année précédente. Le seul festival que j’essaie de ne jamais rater. Pour ceux que ça intéresse voici le lien pour le site des RDVH, le sujet de l’année prochaine sera « le travail ».

Outre le tourisme royal, le Loir et Cher abrite de nombreux villages et petites cités d’art et d’histoire qui valent probablement le coup d’œil : Vendôme, Lavardin, Saint-Aignan ou encore la cité troglodyte de Troo. Et pour ceux qui ont besoin de nature, n’hésitez pas à sortir de la vallée de la Loire pour partir explorer la mystérieuse région des étangs de Sologne.

Fin de journée sur les quais de l’Ill

67 – Le Bas-Rhin

Le Bas-Rhin c’est un peu mon chez moi, là où j’ai passé mon permis, là où je reviens toujours sans l’avoir forcément prévu. Toujours ce pincement au cœur lorsque je quitte Strasbourg, toujours cette impression de retour à la maison quand je roule ma valise en direction du tram C pour me rendre à la Krutenau (quartier où je reviens toujours aussi). Pas besoin ici de vous faire la publicité pour Strasbourg, l’une des plus belles villes de France – en toute objectivité ; l’une des plus agréables à vivre aussi grâce à ses nombreuses librairies, ses cafés, ses petits commerces, son centre-ville piétonnier qui ne cesse de s’agrandir et surtout, surtout… les Vosges qui s’étendent à ses pieds.

Le Bas-Rhin ce n’est pas que Strasbourg, c’est aussi toutes les villes et villages alsaciens colorés et parés de leur plus beaux – ou kitsch – atours au moment des fêtes de noël, qui resplendissent dans leur écrin doré au moment de l’automne, qui s’apparentent à des villages de contes de fées au printemps et…qui croulent sous les touristes en été. MAIS ce sont aussi des villes moins connues mais qui méritent tout autant le détour comme Saverne à l’est, Wissembourg au nord ou Sélestat au sud.

Randonnée des trois châteaux de Fleckenstein – les Vosges à perte de vue
Wissembourg, ville de l’outre-forêt

Enfin le Bas-Rhin ce sont les Vosges, ces petites montagnes où s’étend une forêt qui revêt ses plus belles couleurs à l’automne ; une marée verte où s’élèvent quelques ruines de châteaux ; des sentiers qui contournent d’anciennes bornes frontières. Bref un département avec beaucoup d’histoire et qui permet à tout moment de l’année de prendre un bon bol d’air frais, d’oublier les tracas, y compris au moment du covid…voire de partir à l’étranger sans même passer la frontière ! (ce fut le cas lors de ma dernière rando à Fleckenstein, on passe en Allemagne sans même s’en apercevoir, ce sont les réseaux mobiles qui nous préviennent). Même après des années je n’ai toujours pas fini de l’explorer : j’ai d’ailleurs prévu d’aller enfin à Saverne, mais aussi au pays de Bitche dont j’ai beaucoup entendu parler mais où je n’ai encore jamais mis les pieds.

Passage au col des Boeufs

974 – La Réunion

Un département-Région qui fait rêver, mais où je ne pensais pas aller de sitôt, et pourtant… Je m’étais dis en début d’année que si c’était possible j’aimerais effectuer un de mes stages en outre-mer. C’est l’avantage de la fonction publique territoriale, ça concerne TOUS les territoires français. Et puis BIM, en septembre la liste de stages tombe, dessus se trouve Saint-Denis de la Réunion. J’hésite un peu avec le covid, mais l’occasion est trop bonne, je le demande…et je suis prise. C’est parti pour deux mois dans cette île perdue au milieu de l’océan indien, à savourer des caris et des rougails sur la plage après avoir randonné dans les cirques. Deux mois c’est loin d’être assez pour visiter l’île mais assez pour en explorer toutes les facettes : de la côte ouest Chill, à la luxuriante côte Est en passant la sauvage côte sud, territoire du volcan, j’ai adoré la Réunion sous tous ses angles.

Hell-Bourg, plus beau village de France
Mafate qui disparait dans la brume de midi
Temple hindou à Saint-Pierre

Pouvoir y séjourner en tant que stagiaire a permis également de connaître l’île et ses habitants plus en profondeur : subir les embouteillages de Saint-Denis, être attentif au cours du litchi, se mettre au bivouac et au pique-nique du dimanche au lagon. Nos collègues réunionnais ont eu à cœur de nous faire découvrir la culture réunionnaise et de nous faire vivre leur quotidien, c’est ce qui a rendu cette expérience aussi particulière. Je suis repartie avec l’intention ferme d’y retourner, ne serait-ce que parce que je n’ai pas eu le temps de gravir le piton de neiges, de voir les ravines pleines d’eau, de me rendre à la fenêtre des Makes et j’en passe.

Je retiens de la Réunion son incroyable diversité pour un si petit territoire : lagon, terre aride du volcan, forêts tropicales, cascades et bassins, forêts primaires, forêts alpines, plaines, de quoi faire plaisir à tout le monde. Petit bémol néanmoins : la difficulté des randonnées, à prendre en compte ! Les randonnées dites moyennes sont globalement des randonnées dures en métropole. Ne pas y penser c’est s’exposer à passer un moment pas top dans un lieu pourtant magnifique.

Côte sauvage vers Saint-Joseph
Randonnée sur le volcan: les cratères rivales
Plage d’Etang Salé – ça sentirai presque la Californie

Et 2021?

L’année 2021 ne commence pas particulièrement mieux que ne s’est finie 2020: on est toujours suspendus à la moindre annonce, on s’attend à tout moment à être reconfinés, coincés chez soi sans plus pouvoir profiter ni de sa famille, ni de ses amis, ni du plein air. On espère fortement que le gouvernement a appris des deux premiers confinements et nous permettra, même avec un reconfinement lourd, d’aller nous promener dans les parcs, jardins, plages, forêts (pour les montagnes c’est autre chose, le risque d’accident peuvent justifier la fermeture de ces espaces pour laisser les secours se concentrer sur le covid). Mais cette année de doute a permis également de moins repousser les choses : chaque weekend je me suis dit que ce serait peut-être le dernier dehors donc que je ferais bien d’en profiter pour me promener… Et je crois que finalement je n’ai jamais autant fait de randonnées ou de balades. En faisant attention toujours (d’autant plus quand on sait qu’on bouge régulièrement pour aller en cours ou en stage, j’ai fait scrupuleusement attention aux gestes barrières et me suis auto-confinée plusieurs fois pour être sûre de ne rien transmettre) je peux dire que je me suis fait plaisir cette année, et j’ai découvert le territoire français plus que jamais.

J’ai hâte de poursuivre cette découverte en 2021, en espérant cette fois pouvoir faire des visites culturelles. Comme toujours quelques idées pointent le bout de leur nez : le Gers – il parait que c’est la Toscane française -, le Var, l’Eure, la Guyane, le Cantal ou encore tous les départements autour de Paris qui me font de l’œil. Mais en y regardant de plus près je me rends finalement rarement là où je l’avais prévu, la surprise reste donc entière pour la prochaine édition du Tour de France des départements (qui arrivera très vite j’espère). Et vous, des départements à me conseiller ou des départements qui vous donnent envie d’une escapade quand les beaux jours seront revenus?

One thought on “Tour de France des départements #2

Leave a comment