Lago de Atitlan – le roi des lacs?

Après notre halte sur le lac Peten à Flores je me suis aperçue à quel point j’adorais les lacs, plus calmes et reposants que les bords de mer. Après la quiétude de cette après midi passée à ne rien faire les pieds dans l’eau on peut dire que j’attendais beaucoup de ce séjour au bord du lac Atitlan, roi des lacs d’Amérique centrale, surtout que mes jambes ne s’étaient toujours pas remises du trek à l’Acatenango.

Le Lac Atitlan est décrit comme l’un des plus beaux lacs du monde, rien que ça. Entouré de volcans, le lac est en fait un gigantesque cratère lui-même, ce qui lui assure d’avoir des pentes bien vertes et fertiles vite cultivées par des  tribus toltèques venues du Mexique. Atitlan nous promettait donc un cadre idyllique pour faire une bonne pause de farniente au milieu de notre périple.

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Vue du lac depuis la colline du “nez de l’indien”
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Avant de partir dernière vue sur le lac et le volcan San Pedro depuis Panajachel

2h de minibus depuis Antigua, plus une heure à attendre le passage d’un « barrage » en pleine montagne, et l’exaltation de nous rendre sur ce fameux lac commençait à légèrement se dissiper. Quand tout à coup le minibus atteint le sommet de la montagne, du volcan si vous préférez, et bascule sur le lac ; impossible de retenir un petit cri de bonheur à la vue de cette immense étendue d’eau scintillante ceinte de dizaines de sommets aux pieds desquels s’accrochent quelques villages. La route fait un peu peur mais c’est un ravissement – et je pèse mes mots – à chaque virage. Le Lac Atitlan se découvre alors qu’on ne l’attendait plus et au premier coup d’œil il comble toutes nos attentes.

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Les pilotis c’est toujours photogénique
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Fin d’après-midi, San Juan est vite cachée du soleil qui illumine encore le volcan San Pedro

Il  faudra encore une bonne heure à notre minibus pour parcourir les villages sur des routes poussiéreuses, déposant les touristes ici et là, avant d’arriver à  destination : San Pedro. Parmi les nombreuses cités lacustres nous avions décidé initialement de poser nos valises à San Juan, malheureusement le village étant plus petit et moins bien desservi que les autres nous échouerons à San Pedro, temple des touristes en mal de fête, et qui aiment déambuler pieds nus à toute heure du jour et de la nuit. On est un peu déçues de l’ambiance générale du village. Sans vouloir se la jouer « on déteste les touristes », on apprécie assez peu le côté mi Peace mi fête du lieu, on apprécie surtout très peu d’être réveillées toute la nuit par des gens qui chantent et qui hurlent. Les rabats-joie sont de retour !

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Je ne me lasse pas de cette vue
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Manger israëlien en profitant de cette vue, what else?

A Atitlan on va retrouver  toutes les personnes les plus sympas qu’on a vues du séjour : à commencer par Lisa et Vérina, deux de nos acolytes du trek qui ont eu la merveilleuse idée, comme nous, de venir au bord du lac pour ne rien faire. Et si je n’aime pas cette ambiance pour touristes il y a cependant un spot que j’ai adoré et où nous avons passé la majeure partie du séjour : Soboba, l’un des restaurants israéliens du village. Il faut savoir qu’une grosse diaspora israélienne a émigré au Guatemala, ce n’est pas pour rien que cet état a si rapidement emboîté le pas aux Etats-Unis pour reconnaître Jérusalem capitale d’Israël. Cette immigration a un gros intérêt pour moi : manger de la nourriture israélienne et …le serveur du restaurant qui est vraiment vraiment pas mal !

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Soboba, l’un de mes meilleurs souvenirs de restaurant en voyage

Entre la nourriture et la vue j’ai gardé un excellent souvenir de ces heures passées à papoter entre copines de tout et de rien. C’est toujours agréable de rencontrer des gens en voyage, ça l’est encore plus lorsqu’on s’entend tellement bien avec eux qu’on sait avec certitude qu’on serait devenus amis même en se croisant dans nos univers familiers. Mais trêve de bavardage, Atitlan ce n’est pas que du farniente.

Les Villages lacustres

Dès le lendemain nous entamons les visites des villages qui entourent le lac, en compagnie de Gaël et Célia du blog mi-fugue mi-raison – nos seconds super compagnons. Le passage d’un village à l’autre se fait par lancha, et les eaux du lacs ne sont pas aussi calmes qu’elles y paraissent. Nous sommes rapidement secoués dans tous les sens et trempés par les éclaboussures de la barque frappant l’eau. Mais nous arrivons sains et saufs à San Marco, patrie des bouddhistes et autres spiritualités. Dès l’arrivée à l’embarcadère le ton est donné : les rues auraient pu être mignonnes mais les affiches proposant mille expériences spirituelles variées rendent le lieu un peu trop cliché à mon goût. Si je conçois bien que l’on puisse sentir un certain apaisement dans ce lieu et vouloir y pratiquer ces sagesses asiatiques, transformer un village en lieu de spiritualité spécial pour occidentaux manque cruellement de finesse. Déçus de ce village nous ne tardons pas trop à rentrer à San Pedro ;

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la rue principale de San Juan

Nous nous rendons le second jour dans le village de San Juan, le plus proche de notre location. San Juan est connu pour être un peu différent des autres villages : moins touristique, il est centré sur l’artisanat du textile et est décoré de fresques naïves qui justifient une balade. En venant en fin d’après-midi les derniers touristes sont pratiquement tous partis, à part nous, et l’ambiance nous parait vraiment calme et, enfin, apaisante. On y fait nos premières emplettes sans être pressées d’acheter, bien au contraire on peut prendre le temps de parler avec les vendeurs de leur travail, d’essayer la moitié de la boutique et de profiter des conseils avisés.

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San Juan, ville artistique

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Ce n’est pas une fresque mais cette “affiche” du parti patriote est présent dans tous les villages et rappelle les années difficiles qu’à traversé le Guatemala il y a peu

A l’aube sur le nez de l’indien 

Atitlan étant entourée de volcan vous vous doutez qu’on allait forcément essayer de grimper sur l’un d’eux. Oui, mais en fait non… Les guides insistent sur le fait que des bandits de grands chemins circulent sur les circuits de randonnée et qu’il vaut mieux éviter de s’y rendre seul. Adieu donc petite randonnée, nous n’avons aucune envie de payer de nouveau un guide pour une rando de 7h alors que j’ai toujours du mal à monter de escaliers. Mais on ne se laisse pas abattre, à défaut d’une marche nous irons au moins voir un lever de soleil.

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Nous retrouvons Gaël et Célia de – trop – bon matin, la tête enfouie dans la polaire, les yeux pas tout à fait en face des trous, et nous grimpons dans un van : direction le Nez de l’indien. Le Nez de l’indien c’est une colline qui se dresse au-dessus de San Juan et qui aurait le profil d’un homme maya. Depuis le parking du van nous devons grimper une bonne demi-heure dans la nuit, nos lampes frontales nous indiquant le chemin entre les pierres et le vide. Arrivés en haut nous avons droit, comme d’habitude, à un peu de café guatémaltèque, les plantations autour du lac étant principalement des plantations de café. Et comme cette petite tasse chaude faisait du bien !

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Le soleil n’est pas encore levé, on aperçoit les premiers rougeoiements du soleil au loin, et on distingue très bien les silhouettes de l’Acatenango et du Fuego. On se demande un moment si ces lueurs rouges ne sont pas le signe des éruptions du Fuego. Le lac parait si calme, les pâles lueurs dévoilent peu à peu ses eaux ridées par le vent. Les oiseaux se sont réveillés mais il n’y a encore que le soleil qui bouge, le soleil et nos petites mains qui se réchauffent contre le mug de café. Enfin il apparaît sur des cimes qui se parent de doré pour l’occasion ; les pentes des volcans sont d’un vert brillant, un oiseau tente enfin le premier vol au-dessus des eaux qui ne tardent pas à s’agiter sous le passage des premières lanchas.

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Ce nouveau lever de soleil sur les volcans nous en aura mis plein les yeux. Alors qu’on redescend gaiement vers San Pedro la vie se réveille dans les villages, les tons rosés disparaissent et laissent place aux couleurs de la journée. Du Nez de l’indien on comprend mieux pourquoi c’est bien le plus beau lac du monde. Mais il est déjà temps de dire au revoir à nos compagnons de voyage et de jeter un dernier regard au lac: nous reprenons la route à deux en direction du nord.

“We are poor lonesome cowgirls far away from home”

Mon avis :

Il est impensable de se rendre au Guatemala sans passer par le lac Atitlan, mais c’est bien depuis les sommets des collines ou des volcans que ce lac est le plus majestueux, il est donc intéressant de réserver une excursion de type trek pour profiter du spectacle incroyable qu’offre cette caldera ceinte de volcans.

San Pedro est pratique mais n’est pas le meilleur endroit pour loger : si vous préférez la tranquillité visez plutôt San Juan ou d’autres villages plus difficiles d’accès comme Jaibalito ou Tzununa. Enfin il y a sans doute des établissements de rêve, perdus au milieu de la nature où vous pourrez profiter à la fois de la vue et du calme, mais il vous faudra chercher un peu, et probablement payer plus cher.

Comme toujours je vous conseille vivement d’aller visionner la vidéo de notre vlog sur ce séjour au lac Atitlan sur la chaîne youtube de l’archivoyageuse

 

One thought on “Lago de Atitlan – le roi des lacs?

  1. J’adore cet article. Les tons des photos, les cadrages et les prises de vues. Le texte est toujours très documenté, nous permettant d’en connaitre bien plus sur cette destination !
    Les deux premières photos de l’article sont un réel coup de coeur ! Quant au reste de l’article, je suis bien entendue fascinée par les photos du lever de soleil. Les couleurs sont ravissantes, je ne doute pas qu’en face d’un tel spectacle on soit subjugué (je craque complet pour les 3 premières photos de cette séquence) ♥
    Bel article comme toujours !

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